24 novembre 2006

Relations textuelles (4)

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Chapitre XXIV
Permutation (de Spin)

L’une des rencontres d’Oscar avait été plus insolite que les autres : Spin, cette mathématicienne qui avait défié Oscar dans son domaine de prédilection, la sicence en mouvement, aux forntières de l’esprit humain. Au défi mathématique s’était ajouté, en récompense, cette partie de go jouée au Quartier Latin. La joueuse que Spin avait déléguée pour la partie, curieuse personnalié, était très douée pour le go. Elle semblait aussi connaître la musique du dedans, était violoniste. Si sa vie intérieure semblait riche et ramifiée, son aspect extérieur cherchait à rebuter, donnant à voir un écran de protection nihiliste. Elle portait des tatouages hérissants, « gothiques », un piercing nasal, et une foule de bracelets s’entrechoquant.
Après mûre réflexion, Oscar s’en tint à la conjecture de ce qu’il y avait deux personnes distinctes : Spin, la femme qu’il avait connu en ligne, et sa représentante pour la partie de go, qu’il appellerait désormais Permutation. Muni des caractéristiques observées sur Permutation, en employant sa méthode personnelle de recherche sur Internet, Oscar détermina la véritable identité de Permutation. Toutefois, Oscar préféra continuer à la désigner sous le nom plus évocateur de Permutation. Aucun doute n’était possible. C’était bien la violoniste de talent, pas encore célèbre auprès du public, mais déjà connue des jurys professionnels, à l’esprit violemment critique, d’une exigence de qualité, précision et émotion dans l’interprétation, avec un style banlieue décapant qu’elle accentuait, tatouage, piercing, l’anti-establishment à tout prix. Le visage, les bras, les déclarations sur les pages web visitées, tout se consolidait. C’était elle. Oscar poursuivit. Il collecta tout ce qu’il pouvait trouver sur Permutation. Voici la synthèse qu’il en tira.

Permutation était née vingt-sept ans plus tôt à Saint-Denis. Ses parents avaient des revenus modestes mais réguliers. Ils étaient travailleurs, respectueux des institutions républicaines, socialement et politiquement engagés. Son père Jean-Pierre était agent de la RATP. Il avait fini sa carrière au PCC[1] à Bercy, où seuls les meilleurs ont leur place, pour assurer une supervision efficace et sans faille du reéseau ferré parisien. Il était maintenant jeune retraité. La mère de Permutation, Marie-Joëlle, venait aussi de prendre sa retraite à La Poste. Elle avait eu des variations de carrière qu’on peut imaginer, du centre de tri au guichet, en alternant avec des détachements de syndicaliste. Marie-Jo, plus encore que Jean-Pierre, croyait à la nécessité de la lutte des travailleurs pour les acquis sociaux. Ils habitaient depuis très longtemps aux « 100 000 logements » de La Courneuve. Avec des fenêtres sur autoroute, le bruit de fond était permanent. Marie-Jo et Jean-Pierre acceptaient sans la contester cette partie de leur sort : c’était le prix à payer pour vivre pleinement et intégralement leur vie de travailleurs solidaires, à l’avant-garde de la lutte des classes. C’est dans ce quartier, dans cette méga-résidence, qu’ils avaient leurs habitudes, leurs amis, leur statut. La cellule du PCF se trouvait à deux pas. On les y connaissait et les respectait comme des camarades d’élite. Les commerces et le marché, tout était facile, parce que repéré et balisé. A la bibliothèque municipale de quartier, leurs choix de lecteurs étaient souvent suivis d’achat. Pourquoi déménager alors ? Et ils ne déménagèrent pas. Le « Drang nach Süden » à la française, où les fonctionnaires cherchent à tout prix les affectations de plus en plus au sud, ce n’était pas pour eux. D’ailleurs leurs racines étaient au nord, pas au sud : Béthune pour elle, Liévin pour lui. Le pays des mines et des terrils était leur terroir commun, un héritage industriel lourd. L’élite de la classe ouvrière, les mineurs, venait du pays noir tant que les mines avaient duré. Marie-Jo et Jean-Pierre avaient grandis dans l’admiration de ces héros du grand fond. Tous deux avaient souffert lors de la dernière grande tragédie minière française, celle de Liévin. Malgré cela, la fermeture des puits, la reconversion des mineurs encadrée par les accords Charbonnage de France – EDF, les avaient attristés. Un enterrement en grande pompe –avec les Charitables, cette confrérie d’enterreurs de pestiférés du nord- d’une partie essentielle de l’histoire ouvrière et industrielle française.
Permutation avait grandi aux « 100 000 logements » avec des visites périodiques à Béthune et Liévin, au pays des terrils de moins en moins noirs, de plus en plus verts. Pays jadis riche, maintenant en friche. L’été, les vacances emmenaient la famille dans les Centres de vacances PTT, ou de la RATP, voire de cet Union Sociale Sportive Interministérielle qui offrait un vaste choix d’hôtels. Permutation avait gardé le souvenir précis de l’un d’entre eux, le Vieux Rouët de Perros-Guirec, sur la route qui monte du port à la mairie, avec sa façade de bois laqué sombre et ses escaliers grinçants. On montait jusqu’à la mairie, puis un chemin descendait aux plages de Trestraou et Trestrignel. En prenant le sentier des douaniers, on pouvait aller sur la côte de granit rose jusqu’au village de Ploumanach, et à cette statue ensablée de Saint-Guirec. La fille à marier qui planterait une épingle dans le nez de Saint Guirec se marierait dans l’année, selon la légende du Saint Breton et de sa statue. Se souvenant de cette histoire, mais par esprit de provocation, Permutation s’était fait percer le nez à seize ans.
Pour le reste, Permutation avait été une enfant sage et studieuse, dure avec elle-même, solitaire. Elle suivait le modèle de Sartre : « -prenez garde aux enfants sages. Ce sont eux qui font les révolutionnaires les plus terrible. ». Permutation avaait une réussite scolaire exceptionnelle qu’elle avait dû construire dans la quasi-clandestinité, tant au collège et au lycée, réussir c’est être impopulaire. Permutation avait fait accepter sa réussite intellectuelle aux autres parce qu’elle avait une dureté et un courage hors du commun dans la cour de récréation. Elle avait appris des rudiments de combat de camarades indisciplinés héros des cours de récréation. Dès le collège, des couteaux à crans d’arrêt circulaient sous les tables pendant les cours. Elle savait parfaitement la différence entre un jouet et une arme. Par souci de cohérence, elle n’avait pas hésité à marquer son corps de tatouages, en signe de courage, mais panneau d’interdiction aussi. Au conservatoire municipal, le don de Permutation pour le violon fut d’une évidence immédiate. L’ancienne association France-URSS prolongée sous d’autres formes, avait permis à Permutation de participer à des cours d’été de violon à Saint-Petersbourg, qu’on appelait encore Leningrad dans le quartier. Permutation parlait et lisait le russe, à la grande fierté de ses parents. La musique n’était pas le seul domaine où Permutation s’investissait. Ses modèles étaient les grands savants : Galilée, Newton, Euclide, Archimède, Lobatchevski. Permutation développa un goût profond pour les mathématiques. Parmi ses camarades de cours de violon à Saint Petersbourg, deux préparaient les Olympiades de mathématiques. Permutation se prit au jeu, et eut la chance de trouver au lycée un professeur qui acceptât de la préparer aux Olympiades. Cela voulait dire encore moins de sorties avec les copins et copines, mais qu’importe, Permutation préférait les joutes de l’esprit, où tout est possible, à celles du monde où beaucoup de jeux sont faits d’avance, et où l’ordre établi est immuable. Un travail approfondi sur la théorie des nombres et l’algèbre élémentaire (mais pas simple), la géométrie, porta bientôt ses fruits : une médaille aux Olympiades de mathématiques. Venait ensuite un double cursus de musique et de sciences en classes préparatoires.
Permutation est aujourd’hui à la fois violoniste de talent et maître-assistant à l’Université de Paris XI, où elle a développé son propre corpus d’enseignement « logique mathématique et programmation », un cours de DEA où se bousculent les étudiants les plus brillants, normaliens ou normaux.
La vie de Permutation, cette jeune-femme à l’accent de banlieue nord qu’Oscar a rencontrée en face à face sur un go-ban, est publique, publiée pour beaucoup de ses éléments. Par contre, l’identité réelle de Spin est encore une énigme pour Oscar. Par une inversion de rapport, la femme-réelle Spin, qui envoyait sa représentante Permutation rencontrer Oscar pour une partie de go sur cette grille 19x19, perd du relief, et l’agent physique Permutation passe au premier plan. Permutation, vraie, irritante, provocante, perturbe l’idée qu’Oscar avait de Spin, et derrière l’idée de Spin, le modèle limite de la femme de l’est. Oscar, en y pensant, revient sur sa première analyse qui lui faisait dire que cette femme n’était pas pour lui, vraiment pas pour lui. Peut-être pas, mais peut-être quand même, voyons-donc, se dit-il maintenant. Animé d’une résolution nouvelle, Oscar, qui a trouvé une adresse e-mail de Permutation piercing-tatoo@logica-mathematica.org , lui envoie un long message. De façon surprenante, Permutation lui répond dans un style claire et élégant, qui tranche avec sa sécheresse brutale et vulgaire à l’oral. Faut-il y voir une dychotomie supplémentaire du personnage qui en augmente la fascination sur Oscar : la parole dure de banlieue avec l’écrit élégant et classique de l’universitaire ?

Chapitre XXV
Grenadine

Contrairement à ce que son nom de scène aurait pu indiquer, Grenadine ne supporte pas d’être diluée. Elle requiert une attention entière et continue tant que dure la présence à l’autre.
Grenadine se montre à Oscar vêtue d’une robe rouge légère rappelant le soleil couchant, et d’un foulard plus clair en pachmina, pour l’aube. Ses yeux d’amande amère observent Oscar. Ils le sollicitent avec intensité. Oscar admire l’élégance des mouvements de Grenadine. Elle ne sourit pourtant pas.[2] Elle s’approche et le regarde par en-dessous de très très près. Elle semble revivre un film de Michèle Morgan, juste avant le baiser, quand le regard brillant est éloquent au-delà de toute parole. Oscar caresse la nuque de Grenadine avec toute la délicatesse possible. Ils s’abandonnent dans une étreinte en noir, blanc et rouge, en toute lumière.
La voiture de Grenadine est garée dans un endroit sombre, sous les arbres. Ils l’ont bientôt rejointe. Les voici à l’intérieur, sur la banquette arrière. La suspension du véhicule est sollicitée vigoureusement. Ils se sont explorés du bout des doigts, goûtés avec délectation, et maintenant Oscar coulisse entre les cuisses écartées de Grenadine, tandis qu’elle attire la bouche de l’homme vers les aréoles raides et pointues de ses seins. Elle n’en peut plus d’attendre et absorbe le membre tendu avec voracité. La voix douce de Grenadine monte en puissance, transcendée par un désir énorme, en un son impérieux, qui invoque l’orage. C’est une vibrante imploration, à laquelle Oscar ne résistera pas longtemps :
-Oui, oui, fais-moi jouir. Pousse, encore, là, plus loin.
Le onzième doigt d’Oscar est accompagné de son pouce droit qui stimule pleinement un clitoris gonflé. La langue d’Oscar chatouillant celle de Grenadine la fait taire. Le son hululant vient maintenant de l’arrière-gorge, inarticulé, primitif, il est plus irrésistible encore. Ils explosent ensemble, se liquéfient sur la banquette arrière. La voiture est enfin soulagée de ne plus avoir à répondre à des mouvements si hardis, en dehors des spécifications du constructeur. Grenadine embrasse doucement Oscar d’une foule de petits baisers dans le cou.
Grenadine prend le volant et entraîne Oscar chez elle. C’est au 5e étage d’un immeuble ancien sans ascenseur. L’action reprend bien vite. Cette fois Grenadine est assise sur une table de cuisine carrée aux quatre pieds solides, inébranlables. Grenadine écrate légèrement les jambes pour laisser entrevoir à son partenaire un sexe luisant, aux lèvres dégoulinant d’un liquide visqueux blanc. Les pieds de Grenadine reposent chacun sur une chaise de bois rouge. Grenadine a relevé sa robe. Oscar s’approche pantalon baissé. Il se débarasse. Il avance son membre dur vers la porte entrouverte de Grenadine. La femme s’agrippe à la table, appréciant chaque millimètre du mouvement progressif. Ses jambes enserrent les fesses du mâle, l’invitant à rester dedans, plus profond, tout au fond. Puis elle relâche son étreinte, libérant le mouvement de l’homme, qui démarre à basse fréquence, puis s’accélère, en gardant toute son amplitude, ce qui stimule un réflexe de préhension vaginale chez Grenadine. La vulve gonflée, elle aspire, serre, et relâche à peine le membre dur d’Oscar, à chaque fois, dedans, au fond, il recule, il sort, et entre de nouveau.
La table de cuisine, stable, remue très légèrement. Elle réfléchit les ondes de choc qu’on lui impose.
-Oscar, c’est bon. J’avais tellement envie de toi dans ma cuisine. Enfourne-moi ton pain.
dit-elle avec un léger accent espagnol.
Oscar n’hésite pas. Il sollicite de la meilleure façon qui soit la belle boulangère qui s’offre à lui tout en lui redressant le croissant sans relâche. C’est un véritable pétrissement de phallus. Grenadine pousse un cri rauque, enserre le sexe d’Oscar si fort qu’il ne peut retenir son éjaculation. Les voici jouissant de concert au centre de la cuisine.
Chapitre XXVI
Spin

Au bassin des Tuileries, tôt, un dimanche. Oscar, debout, s’immerge dans les rapports géométriques du lieu. L’espace baroque/Empire est marqué de jalons : l’obélisque, l’arc du Carrousel, la pyramide de verre. L’aile manquante du Louvre[3] n’en finit pas de faire boîter l’ensemble, dans un grand déhanchement. Oscar ne peut jamais faire abstraction des strates historiques cachées des lieux. Trop de gens, comme les enfants, mettent la main devant les yeux, croyant faire disparaître l’objet qui les gêne, par jeu. Pour Oscar, c’est tout le contraire. Il souffre d’une forme longue, pluri-séculaire de persistance rétinienne. Son oeil n’oublie jamais ce que son esprit a vu ou lu. Sur ce fond de réalité augmentée cubiste des instanciations successives du Louvre, dans le quartier révolutionnaire et consulaire du Palais Royal et de la Comédie Française, entre en scène celle qu’il espérait : Spin.
Le premier regard, d’étonnement réciproque, est suivi d’un échange de sourires. L’impression du soleil levé depuis peu, dans la fraîcheur du matin de Paris est au-delà de l’attente. Est-ce la pure réalité qui transcende ce moment et le colore des couleurs de la vie vraie ?
Retour à la parole :
-Bonjour Spin
-Bonjour Oscar
-Dis-moi pourquoi as-tu choisi ce nom de Spin, est-ce une référence au magnétisme quantique ?
-Non, enfin un peu. Pour moi le spin, c’est d’abord la rotation vibrante de la balle de ping-pong. J’adore le ping-pong.
-Plus que le go ?
-Autant. Le go se joue en ouvrant et en fermant les yeux, le ping-pong c’est un relai entre l’oeil et l’oreille. Tu écoutes la balle qui vient vers toi, tu perçois sa position, son mouvement dans l’air, la mémoire qu’elle garde du toucher de la raquette.
-Spin, suivi de smash ?
-Oui, mais c’est juste le trait tiré, la signature au bas d’une lettre. Le spin, c’est tout le travail avant, c’est l’adresse, l’envoi de Cyrano.
-Mais le smash sur engagement ?
-Un SMS, du tout en un, concentré. Pong !
Elle fait le geste de la main. Il attrape avec rapidité et douceur la main avant qu’elle ne retombe. Spin étonnée laisse l’homme caresser la main qui esquissait un geste d’attaque à grande vitesse. Le temps se fige, ralenti à la limite. Repos total.
Oscar fait onduler la main de Spin en un lent signe guidé de pianissimo comme le ferait un chef d’orchestre. Spin, avec chaleur, reprend le contrôle de sa main. Elle retourne la paume d’Oscar vers le ciel. Le triangle marqué sur la paume est équilatéral. Elle le met en regard de la silhouette de la pyramide de verre. Le jeu géométrique pourrait continuer sur d’infinies variations. Le piano selon Debussy.
Les voici courant sous les arbres. Un sous-bois serré les isolera suffisamment.

Le secret du sous-bois
Le corps de Spin ondule dans une danse sans musique audible, sur le rythme qu’elle donne . Oscar l’accompagne avec virtuosité. Leurs corps s’accordent en un choral baroque. Le relief leur vient, accentué au-delà du réel, comme sur une toile de Tiepolo. Spin a libéré ses cuisses. Ses fesses adorables sont délicatement excitées par leur contact avec le sexe d’Oscar. Oscar demi-nu cherche et trouve l’entrée sous le feuillage. Spin accompagne de ses doigts cette entrée solennelle. Elle reprend son mouvement tournant, cette fois autour d’un sceptre royal. La chaleur monte avec volupté. Spin étouffe de petits cris, Oscar se donne sans attendre. Spin trouve l’extase au contact tiède du flot puissant qui l’emporte. Un instant les branches arrêtent de remuer. Le silence est revenu dans le sous-bois.


Chapitre XXVII
Permutation

Quel paradoxe : une suite à leur première rencontre pour une partie de go, était, nous le savons, fort peu probable. Pourtant le destin, par une accélération supplémentaire, en décida autrement. Ceux qui ne devaient plus se revoir se sont revus. La deuxième rencontre fut plus facile que la première. Permutation, surtout, était plus détendue, moins acide et rugueuse dans ses réparties. Oscar la mit à l’aise en parlant musique. Des cantates de Bach avaient été retrouvées récemment. Oscar s’en était procuré un extrait dont il fit cadeau à Permutation. Elle chanta la partition. Ca les amusa beaucoup. Permutation, plongée dans son élément, était toute harmonie et douceur. Tatouage, piercing : Oscar s’y habituait. Oscar avait aussi étudié la bibliographie du cours de DEA de Permutation. Il commenta certains articles, formula quelques questions exprimant son intérêt. Permutation en sourit. La conversation, agréablement ludique, prit un tour plus personnel. Ils marchaient au bord de Seine, près des bouquinistes. Oscar s’arrêta face à une boîte verte fermée pour cause d’absence du propriétaire, et dit :
-Cette boîte est comme ma vie.
Permutation sourit avec gentillesse :
-Pourquoi ? Ta vie est dans une boîte verte ?
-Oui, un peu, un Père Lachaise fermé au public, un huis clos.
-Et aujourd’hui, c’est la journée portes ouvertes ? C’est ta fête de la musique ?
Oscar hausse les épaules et se met à rire. Permutation s’accorche à son cou. Leurs joues sont en contact. Puis, les yeux dans les yeux, est-ce un aveu ? Ils tiennent longuement la note, et repartent la main dans la main.
On les retrouve sur la berge pavée qui passe sous les ponts, au niveau de l’eau. Permutation murmure :
-Sous le Pont Mirabeau...
Ils ferment les yeux pour mieux voir.
[1] Poste de Commandement Central, l’endroit d’où on supervise sur des murs d’écrans le bon fonctionnement des lignes de métro.
[2] Dante, Purgatoire, scène de Béatrice à l’échelle : « Io non rido, ma s’io ridessi, tu ti faresti quale fu Semele quando di cener fessi »
[3] Incendiée accidentellement sous l’Empire

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